Il veut faire de promamec un acteur majeur de la santé au maroc. Titulaire d’un bac sciences maths, son sens du relationnel l’a poussé à opter pour une école de commerce.
Il n’est pas toujours évident de reprendre le flambeau d’une affaire familiale, surtout quand la société est déjà bien installée et que le nom du père est une référence dans le secteur. Pourtant, certains arrivent à se défaire de cette image de fils du patron parachuté à la tête de l’entreprise familiale et s’imposent par leur travail et leur mérite. Naoufal Lahlou fait partie de ceux-là. A 27 ans, il devient le DG de Promamec, spécialisée dans la distribution de matériel médical et paramédical, non sans être au préalable passé par plusieurs départements.
Né à Casablanca en 1979, Naoufal est l’aîné de la famille. Il poursuit une scolarité normale et décroche en 1997 son baccalauréat en sciences mathématiques. Un choix fait naturellement grâce à l’aisance qu’il avait avec les chiffres, mais également parce que cette spécialité lui ouvrait toutes les portes. En effet, il ne se voit pas faire une carrière d’ingénieur mais opte plutôt pour le commerce dans lequel il s’était vu naître des dons dès son plus jeune âge. «Faire de l’ingénierie ne me tentait pas car j’aimais bien le relationnel et me voyais dans un poste qui pourrait mettre à profit mon sens commercial», raconte-t-il. Déjà petit, le jeune Naoufal s’amusait à vendre des billes à ses camarades. Et quand il gagnait, il les leur revendait… Dès qu’il a obtenu son bac, Naoufal s’envole pour la France afin d’intégrer les classes préparatoires de HEC, puis il intègre l’Ecole supérieure de commerce de Bordeaux en 1999 pour des études en «Management industriel». Un cursus de trois ans durant lequel il s’imprégnera des pratiques managériales mais également des connaissances en matière de logistique et achats. Il prendra d’ailleurs une année de césure pour intégrer le groupe Valéo afin de mettre en pratique ces connaissances. De cette année, il sortira conforté dans son choix de carrière.
Son premier défi a été de réorganiser le département «Marchés publics»
Après son diplôme, il rejoint la Société Générale où il est affecté au service achats et logistique pendant un peu plus de 6 mois. Son travail en France ne l’empêche pas de venir de temps en temps au Maroc pour discuter avec son père de l’évolution du secteur d’activité de l’entreprise. D’ailleurs, contrairement au schéma classique, le père souhaite que son fils reste en France afin d’y développer ses compétences. «Vu les récents changements de réglementation qui s’étaient opérés dans le secteur de la santé à la fin des années 90, mon père n’y voyait pas beaucoup d’opportunités de développement», explique Naoufal Lahlou. Toutefois, cette réglementation qui avait donné l’impression de compliquer les choses pour plusieurs entreprises s’est finalement avérée bénéfique pour celles organisées et structurées. Le secteur s’est donc assaini et ne sont restées que les entreprises qui voulaient investir dans le secteur et continuer à y opérer. «On a également vu les budgets de la santé augmenter d’année en année pour atteindre des niveaux qui laissaient envisager de très belles opportunités de développement, ce qui était difficile à percevoir à la fin des années 90», explique Naoufal Lahlou. Armé de ses expériences en France, il décide de rentrer au Maroc en 2003 pour intégrer Promamec au département «Marchés publics». Dès son arrivée, il fait dresser un état des lieux et mandate pour ce faire un cabinet d’études afin d’établir un diagnostic stratégique. Cette première expérience lui a permis de connaître le fonctionnement de la société, d’approcher le marché marocain et d’être au fait de ses spécificités si différentes du marché français, à titre d’exemple. Il est surtout interpellé par la notion de réactivité très différente de ce qu’il avait pu expérimenter lors de ses expériences passées.
Il est passé par tous les services de l’entreprise avant d’en être le patron
Après un an passé dans ce service, Naoufal Lahlou rejoint le département «Marchés privés» beaucoup moins complexe à appréhender, mais tout aussi important pour l’activité de Promamec. Il passera ainsi au total 3 ans à connaître tous les rouages et à se familiariser avec la structure avant d’en prendre finalement les rênes en 2006. A ce titre, il commence à travailler sur le développement d’axes stratégiques pour l’entreprise. D’une activité essentiellement axée sur le consommable médico-chirurgical, le nouveau DG de Promamec souhaite positionner l’entreprise en tant qu’acteur majeur de la santé. Pour cela, un développement de la gamme de produit a été réalisé avec l’intégration de l’hémodialyse qui réalise à elle seule 40% du chiffre d’affaires, de la radiologie, de la cardiologie, de l’urologie ainsi que de la pharmacie. L’objectif étant d’atteindre les 500 MDH de chiffre d’affaires dans les trois années à venir avec le développement de la branche export et la valorisation de la production locale qui ne représente actuellement que 20% de l’activité. Aujourd’hui, la société affiche une santé de fer avec un chiffre d’affaires de 265 MDH contre à peine 50 MDH, il y a une dizaine d’années, et Naoufal Lahlou cite toujours son acceptation au sein du groupe et la confiance dont lui témoigne son père, intransigeant sur la qualité et la compétence, comme étant la réalisation dont il est le plus fier.